Baie-James ᐃᔨᔫ ᐊᔅᒌ

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Notre long périple vers Eeyou Istchee Baie-James commence réellement à Matagami, cette petite ville de la Jamésie qui signifie « la rencontre des eaux » en Cri,  la langue autochtone la plus parlée au Canada. C’est dans cette municipalité située au Nord-du-Québec que débute la Route de la Baie-James, au kilomètre zéro. Nous avons plus de 800 kilomètres de parcourus jusqu’à présent et nous devons poursuivre sur cette route isolée encore 620 kilomètres avant d’atteindre la petite localité de Radisson, un village d’à peine 200 habitants. Nous ne sommes pas seuls à entreprendre cette belle aventure vers le nord québécois, nous sommes accompagnés d’un couple d’amis étant eux aussi, randonneurs émérites de niveau argent !

Début de la Route de la Baie-James à Matagami

Avant de prendre la Route de la Baie-James, faire le plein d’essence à Matagami est essentiel ! Le seul relais routier situé sur cette route éloignée est au kilomètre 381, c’est d’ailleurs le plus long tronçon sans service au Canada… Même si la route est asphaltée, le chemin est plutôt cahoteux avec ses nombreuses crevasses, bosses et nids-de-poule. Plusieurs travaux de réfection sont d’ailleurs en cours à divers endroits, laissant ainsi place à une route de gravier sur plusieurs kilomètres… Attention aux risques élevés de crevaison !
Un arrêt au kilomètre 257 s’impose pour y admirer toute la splendeur de la rivière Rupert, l’une des plus grosses rivières du Québec. Du haut du belvédère, la Rupert impressionne avec sa cascade qui déverse plusieurs milliers de litres d’eau à la seconde.

Rivière Rupert

La forêt boréale cède tranquillement sa place à la taïga où l’épinette noire, également nommée la Reine du Nord, envahie désormais le paysage à perte de vue. À l’exception de quelques campements Cris, il n’y a aucun habitant le long de la Route de la Baie-James. Très peu d’affluence également mis à part quelques travailleurs sur les chantiers routiers.  Nous avons toutefois croisé un lynx, une loutre de rivière et un ours noir, à notre grande surprise !
Après un interminable trajet, nous sommes finalement arrivés dans la petite localité de Radisson, au bout de la Route de la Baie-James. C’est la seule communauté non autochtone du Québec située au nord du 53parallèle ! À l’entrée du village, un préposé au bureau d’accueil touristique nous indique la direction du Parc Linéaire et Sentier Écologique Hudson. Sans plus attendre, on se dirige vers l’hôtel de ville situé au 129 avenue des Groseilliers, où nous stationnons notre véhicule. C’est ici que nous aurons accès à l’un des plus petits sentiers de la liste du Certificat du randonneur émérite québécois mais celui étant le plus éloigné également. Une fois ce sentier complété, nous aurons tout le loisir de visiter les environs…
Petite anecdote ! Nous sommes retournés le lendemain pour compléter notre randonnée. Non pas que le sentier fut long, bien au contraire, mais mes informations concernant le sentier désigné étaient erronées. C’est bel et bien le Sentier de la Rivière que nous devons effectuer et non celui des Conifères. Heureusement que Lyne, mon acolyte, était là !!!   

Sentier des Conifères

Malgré mon appréhension pour ces sentiers en région éloignée, je suis agréablement surprise de constater l’entretien irréprochable du parc. Nous débutons par le Sentier du Loup sur un peu plus de 300 mètres avant de bifurquer à droite, sur le Sentier des Conifères. Cette boucle d’une longueur de 550 mètres est totalement sublime avec son tapis de lichens réparti de part et d’autre du sentier. Des panneaux d’interprétation dédiés à l’écologie sont également installés le long du parcours. À mi-chemin, nous empruntons le Sentier du Belvédère qui, comme son nom l’indique, possède un belvédère aménagé tout au bout du sentier. La vue grandiose sur La Grande Rivière et sur la centrale hydroélectrique Robert-Bourassa, nous donne d’autant plus envie d’aller y visiter ses installations… Nous rebroussons chemin et reprenons le Sentier des Conifères jusqu’à la fin de la boucle. À seulement quelques mètres sur la droite débute le Sentier de la Rivière. Un refuge est érigé au début du sentier, un endroit idéal pour l’observation des aurores boréales ou de l’immensité du ciel étoilé quand les conditions sont favorables… Le sentier linéaire de 2 kilomètres est plutôt abrupte, boueux par endroits et descends jusqu’à La Grande Rivière, ce long cours d’eau de 893 km qui se jette dans la Baie James. L’eau est calme et limpide, seuls deux plongeon huards se laissent porter par le courant de la rivière. La remontée est quelque peu difficile… La pente est raide et il fait très chaud sous mon manteau avec mon foulard sur la tête. Mais vaut mieux tolérer la chaleur plutôt que d’affronter ces redoutables mouches noires plutôt voraces…
Un résident de Radisson nous a fortement recommandé d’apporter du poivre de Cayenne pour effectuer cette randonnée. Selon lui, la présence d’ours noirs est quasi inévitable dans le secteur. Fort heureusement pour nous, nous n’en avons rencontré aucun !

La Grande Rivière au bout du Sentier de la Rivière

Visiter l’aménagement Robert-Bourassa est un incontournable pour quiconque s’aventure à la Baie James. C’est quand même ici qu’est produite plus de la moitié de l’électricité du Québec !
Une réservation à l’avance auprès d’Hydro-Québec est toutefois requise afin de découvrir gratuitement les deux installations hydroélectriques. Accompagnés d’un guide dynamique et qualifié, nous montons à bord d’un autocar et prenons la route de l’électricité
Il est obligatoire de se munir d’écouteurs, d’un casque de sécurité et de lunettes de protection avant de pénétrer à l’intérieur des centrales hydroélectriques. De plus, il est strictement interdit de prendre des photos ou des vidéos après avoir franchi la grille d’entrée. Sécurité oblige ! Nous visiterons tout d’abord la centrale La Grande-1 (LG1) et le lendemain, la centrale Robert-Bourassa et son fabuleux Escalier de Géant !
Voici quelques caractéristiques étonnantes apprises lors de nos visites :

La centrale La Grande-1 (LG-1)

  • La centrale a une puissance de 1 436 MW
  • C’est la dernière centrale à turbiner l’eau de La Grande Rivière avant
    de se jeter dans la Baie James.
  • Elle est constituée de 640 000 mètres cubes de béton, soit la quantité
    nécessaire pour construire un trottoir de Montréal à Miami.
  • Le diamètre des arbres de transmission dépasse 2 mètres.
  • 204 km/heure est la vitesse de rotation des rotors de chacun des
    douze groupes turbines-alternateurs.
  • Plus de 6 000 personnes ont participé à la construction de
    la centrale mise en service en 1995.
Centrale La Grande-1 (LG-1)

Les aménagements Robert-Bourassa 

  • La centrale Robert-Bourassa (LG-2) a une puissance de 5 616 MW
  • Elle est construite à 137 mètres sous terre, dans le roc du Bouclier canadien.
  • Longue de 485 mètres, elle est la plus grande centrale souterraine au monde.
  • Le barrage est aussi haut qu’un immeuble de 53 étages. Il dépasse de beaucoup
    le gratte-ciel du 1 Place Ville-Marie à Montréal, lui qui n’en compte que 43 !
  • Le réservoir est presque trois fois plus grand que le lac Saint-Jean.
  • Deux terrains de football pourraient entrer sur chacune des dix marches
    hautes de 10 mètres que forment l’évacuateur de crues.
    Pas étonnant qu’on le surnomme Escalier de Géant !
  • Sa mise en service remonte à 1981.
  • La centrale La Grande-2-A (LG-2-A) est un suréquipement de la centrale Robert-Bourassa.
  • Elle lui apporte 2 106 MW, ce qui est très appréciable quand la demande est très forte.
  • Elle fut mise en service en 1992.
Évacuateur de crues de la centrale Robert-Bourassa surnommé Escalier de Géant !

Notre voyage au pays des géants tire désormais à sa fin mais avant de quitter Radisson, une visite s’impose à la boutique Arts et Trésors inouïs. Ce commerce renferme de nombreux objets d’art, bijoux et artefacts Amérindiens et Inuits. En plus de rapporter quelques beaux souvenirs, j’ai fait l’acquisition d’un minuscule appelant de mélèze fait à la main par Gordon Blackned, artiste autochtone de la réserve de Waskaganish. C’est sans aucun doute l’objet le plus typique de la nation Crie de la région !
Sur le chemin du retour, nous croisons un loup gris sur la Route de la Baie-James. L’animal se tient en bordure de la route, nous dévisage un moment puis retourne tranquillement dans les bois. N’eût été de ma grande stupéfaction, j’aurais eu amplement le temps de le prendre en photo ! Toutefois, je garderai longtemps en mémoire ce regard perçant posé sur nous…

Région :  Eeyou Istchee – Baie-James
Dénivelé :  50 m
Longueur :  2,0 km  (linéaire)
Durée :  40 minutes – aller/retour
Durée totale : 2 heures 10 minutes –  6,3 km
Difficulté : Intermédiaire
Appréciation : 7/10
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